Si pour certains l’arrivée du printemps évoque le retour du soleil, les arbres en fleurs, la bonne odeur d’herbe fraîchement coupée, le chant des oiseaux… Pour d’autres elle annonce le retour du « rhume des foins ».
En effet, vous êtes de plus en plus nombreux à souffrir d’allergies saisonnières. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime à 400 millions les personnes sujettes aux allergies.
Mais qu’est-ce-qu’une allergie saisonnière ?
L’allergie est une réponse anormale du système immunitaire suite au contact d’un allergène. Concernant les allergies saisonnières nous parlons de rhinite allergique, inflammation de la muqueuse nasale, et de conjonctivite allergique lorsque la sensation de démangeaison atteint également la conjonctive (zone de peau située à l’intérieur de la paupière). En général les symptômes de l’allergie saisonnière sont les suivants : éternuements, nez bouché, écoulement et démangeaisons.
Trois types de pollens sont incriminés : le pollen des arbres, celui des graminées et enfin celui des herbacés. Notez qu’il peut y avoir des allergies croisées avec certains aliments :
bouleau-rosacée > pommes, cerises, pêches, abricots ;
bouleau-bétulacée > noisettes ;
armoise > céleri ;
graminées > tomates.
Il sera donc préférable d’éviter ces aliments si vous êtes allergiques à ces pollens-là.
Quelles sont les causes de l’allergie saisonnière ?
En Naturopathie nous nous efforçons d’identifier les causes à chacun de nos troubles. Concernant les allergies saisonnières nous pouvons en citer quelques unes :
L’hérédité, qui comme je le répète souvent en consultation n’est en aucun cas une fatalité, nous parlons d’ailleurs de tendances, de prédispositions héréditaires. Nous pourrons enrayer cette prédisposition au moyen d’une hygiène de vie adaptée. Prenons l’exemple d’un couple, tous deux souffrent d’allergies saisonnières, leurs propres parents en souffraient aussi. Forts de ce constat il serait judicieux que la femme, durant sa grossesse, se supplémente en probiotiques afin de prémunir le futur nourrisson. En effet notre microbiote joue un rôle déterminant dans la prévention des allergies puisque il participe au bon fonctionnement de notre système immunitaire.
Le système immunitaire. Tout se joue lors des premières semaines de vie. L’organisme du nourrisson reconnaît comme siens les constituants l’environnant. Etant donc reconnus comme inoffensifs, le nourrisson ne développera pas d’allergies à ces constituants (poils, pollens, poussières, acariens…). Or, si le nourrisson n’a pas été exposé à ces constituants cela augmentera les risques de développer des allergies.
Le métabolisme. Pour mieux comprendre ce facteur revenons tout d’abord sur la notion de terrain en naturopathie. Le terrain est notre base de travail. Pour nous, Naturopathes, le trouble naît d’un encrassement du terrain, plus précisément d’un encrassement des humeurs (les liquides constituants le corps : le sang, la lymphe). Concrètement si les humeurs sont encrassées, la circulation des liquides va devenir moins fluides et donc les cellules qui attendent d’être irriguées et nourries vont finir pas s’asphyxier. Cet encrassement sera le résultat de nombreux déchets métaboliques issus d’une alimentation non adaptée ou bien d’un manque d’activités physiques qui permettent d’activer les humeurs. Concernant le cas précis des allergies saisonnières, ce sont les défenses immunitaires qui vont avoir davantage d’efforts à fournir pour mobiliser les humeurs. D’où l’importance de se detoxiner !
L’environnement. Il s’agit des nombreuses particules que nous respirons quotidiennement en milieu urbain.
Agir en prévention !
Dans votre assiette :
Veillez à limiter les produits laitiers, ils produisent des colles (déchets métaboliques) engendrant un excès de mucus et donc favorisant la congestion nasale.
Misez sur les Oméga-3, ils diminuent la sensibilité aux allergènes et sont anti-inflammatoires. Vous les trouverez dans les huiles de colza, de lin, de carthame, de noix, de cameline vierges de première pression à froid et biologique de préférence (NB : Huiles réservées pour l’assaisonnement) ; les maquereaux, les sardines, les anchois ; les graines de chia, les graines de lin, les noix et les pistaches (non salées non grillées bien sûr !).
Essayez de réduire vos apports en gluten (protéines présentes dans le blé, l’épeautre et le petit épeautre, l’avoine, le seigle, l’orge, le kamut). Pourquoi ? Car le gluten favorise la porosité intestinale et que, comme nous l’avons vu plus haut, il est primordial de choyer votre intestin pour le bon fonctionnement de votre système immunitaire.
Bougez ! Afin de maintenir la bonne circulation des humeurs.
Soyez zen ! Et oui le stress entretient le processus inflammatoire ! Alors pensez à vous détendre, relaxation, yoga, sophrologie, médiation…
La douche nasale, aussi appelée jala neti, doit être pratiquée de préférence au réveil à jeun. En cas d’exposition à la poussière, au tabac, à la pollution, cette douche peut être pratiquée au coucher.
Dans votre lota, mettre une cuillère à café rase de fleur de sel ou de sel de mer, le remplir d’eau tiède (34°environ), jusqu’à l’encolure et agiter doucement, si besoin en utilisant une cuillère en bois.
Placez-vous au-dessus d’une baignoire ou d’un lavabo debout, saisir le lota par son encolure et placer son embout physiologique à l’entrée de l’une des narines, inclinez légèrement la tête, côté opposé, afin qu’un filet d’eau s’écoule naturellement dans votre nez par la narine libre, répétez l’opération pour l’autre narine.
Enfin pour sécher vos narines, inclinez votre buste en avant à 90°, inspirez profondément par le nez en un temps, puis soufflez en inclinant successivement la tête en haut, en bas, à gauche, à droite et expirez à chaque fois en 3 temps de manière saccadée (avec le ventre), tout en gardant la bouche fermée.
Après chaque utilisation pensez à bien rincer et essuyer votre lota, et toutes les 2 semaines faites le tremper pendant 3 heures dans de l’eau vinaigrée puis le rincer et l’essuyer.
Et en pleine crise d’allergie, que faire pour se soulager ?
Veillez à éviter les aliments riches en histamine ou en tyramine (précurseur de l’histamine) qui ne feraient qu’accroître les symptômes. Fromage, charcuterie, viande rouge, poisson frais et en conserve, blanc d’oeuf, chocolat, vin blanc, champagne, tomate, fraise, raisin, chou, cacahuète, thé noir, café.
Aromathérapie : dans un flacon verser 1 goutte d’huile essentielle de sapin baumier, 2 gouttes d’huile essentielle de niaouli, 3 gouttes d’huile essentielle de ravintsara, 2 gouttes d’huile essentielle de thym CT saturéoïde et 2 gouttes de menthe poivrée. Massez votre thorax et le haut du dos avec 6 à 8 gouttes (pour un adulte) de ce mélange. ATTENTION ! L’utilisation des huiles essentielles est contre-indiquée chez les femmes enceintes et chez les femmes allaitantes. Ce mélange ne convient pas aux enfants de moins de 10 ans.
Nettoyez votre nez deux fois par jour jusqu’à disparition des symptômes avec la solution suivante : dans un flacon de 10 ml (avec pompe pour spray) versez une ampoule d’eau de mer purifiée et 5 ml d’hydrolat de basilic à linalol, agitez. Cette solution peut être utilisée par les femmes enceintes, les femmes allaitantes et par les enfants dès 3 ans.
En cas de rhinite conjonctive vous pouvez faire des compresses, à appliquer sur vos paupières, avec de l’hydrolat de plantain, anti-histaminique et anti-inflammatoire.
Vous pouvez vous supplémenter en huile de périlla, à raison de 1000 à 2000 mg par jour. Cette huile diminue la production d’immunoglobuline E, type d’anticorps responsable des réactions allergiques.
Il est évident qu’il sera préférable de demander conseil auprès d’un.e Naturopathe, qui suite à une première consultation pourra établir un protocole adapté à votre tempérament. L’idéal étant de consulter un voire deux mois avant la période sensible.
Amélie Curty, le 1er mars 2017 pour therapeutesmagazine.com
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